Projet IMAG’EV (Fondation ARC, SIGN’IT): Integration of different peripheral blood EVs signatures to predict response to immunotherapy in lung cancer.
Utilisation des vésicules circulantes pour prédire la réponse à l’immunothérapie dans le cancer du poumon.
Un projet de l’équipe ITMI du CRCI2NA – INSERM UMR 1307/CNRS UMR 6075. Porteur : Dr Delphine Fradin
Grands enjeux scientifiques et médicaux dans lesquels le projet s’inscrit
Le cancer du poumon touche plus de 45 000 personnes chaque année en France. C’est le troisième cancer le plus fréquent. Malgré les avancées thérapeutiques récentes, seules environ 15% des personnes atteintes d’un cancer du poumon seront encore en vie 5 ans après leur diagnostic.
L’immunothérapie est un traitement qui agit sur le système immunitaire, il vise à réactiver nos défenses naturelles contre le cancer. Depuis 2020, l’utilisation de l’immunothérapie en première ligne de traitement dans le cancer du poumon a permis d’améliorer la survie des patients. Malgré ces bons résultats, ce traitement ne sera pas bénéfique pour tous les patients et compte tenu du coût important de cette thérapie, il est nécessaire d’identifier quelles sont les personnes pour lesquelles ce traitement sera efficace. La tumeur relâche en continue de petites vésicules, qui peuvent voyager à travers le sang circulant, et reflètent ainsi à distance la maladie. Ces vésicules contiennent des messagers, appelés microARN ou ADN, qui peuvent donner des indications précieuses sur l’état du cancer, mais qui peuvent également altérer nos défenses immunitaires.
Résultats préliminaires
Nos travaux préliminaires ont montré que
-les microARNs des vésicules sécrétées par la tumeur diminuaient la capacité des lymphocytes à détruire la tumeur. -les microARNs des vésicules peuvent subir des modifications chimiques associées à la réponse à l’immunothérapie. -la quantité d’ADN circulant d’origine tumorale est corrélée à la réponse à l’immunothérapie.
Objectifs du travail de recherche
Notre objectif principal est d’établir une signature « vésiculaire » permettant de prédire les rechutes des patients atteints de cancer du poumon traités par immunothérapie seule ou en combinaison avec une chimiothérapie. Pour cela, nous utiliserons des outils de précision permettant de décrire finement les vésicules relâchées par la tumeur, au niveau de leur microARNs, de leur ADN et de leurs marqueurs de surface. Nous tenterons ensuite d’établir une corrélation entre ces différents paramètres et la survenue d’une rechute ou non des patients issus d’une première population d’étude. Nous validerons enfin nos résultats dans une population indépendante. En tant que signature non invasive, nous pourrons également suivre l’évolution de ces marqueurs au cours du traitement.
Perspectives
Ce projet permettra de mettre en évidence des marqueurs permettant d’identifier les patients les plus à même de recevoir un traitement par immunothérapie et ce, sans prélèvement invasif tel qu’une biopsie tumorale. A la suite de cela, il serait intéressant de comprendre comment ces messagers agissent sur les cellules immunitaires. Ces recherches plus fondamentales pourraient aboutir au développement de nouvelles thérapies ciblées.